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Ma sortie photo animalière

Ayant, comme vous tous,  souffert du confinement, j’envisage dès la première sortie autorisée de faire des photos d’animaux sauvages en liberté.
Sans réelles connaissances du thème et avec un matériel photo récemment acquis, je me lance dans l’aventure.
Mais.
C’est un monde à part, la photo animalière.
Je ne parle pas du type qui va en billebaude tel un chasseur du dimanche et shoote tout ce qui s’envole au bruit de ses grosses bottes, on est bien d’accord.
Je parle du gars qui se lève bien avant le soleil et revient tard après le coucher, connaît parfaitement les animaux et va donc se planquer à un endroit où il ne sera ni vu ni senti des bestioles.
Ce mec est d’ailleurs habillé comme un buisson et dégage une odeur de taillis, bref il est complètement habité et a tout mon respect.

Je prends donc le parti de tenter cette chasse photographique.
Avec peu de contraintes cependant, vu que je vis près d’un lac sur lequel stagnent parfois des flamants roses peu farouches et habitués à la présence humaine.
Mais pour le coup, je m’habille quand même en kaki, visse une casquette neutre et m’accroupis  au milieu de quelques joncs, équipé de mon téléobjectif flambant neuf.
Il est 19 heures, le soleil est bas, les oiseaux ne vont pas tarder, selon mes maigres connaissances du biotope ibérique.
Et j’attends.
Pas une plume dans le coin, juste des moustiques qui me harcèlent.
J’attends.
J’ai les yeux plongés dans mes jumelles, scrutant encore et encore le ciel.
Rien.
Je me dis que c’est chiant, j’ai envie de fumer, pile le truc interdit à un photographe animali…
Soudain un bruissement se fait sentir à mes pieds :
Action d’une rapidité inouïe, un serpent vient de s’enrouler autour d’un lézard !

Je prends mon boîtier photo en mains et clic clic clic…
Je passe dans un état d’excitation totale, j’ai la chance du débutant, … j’y crois pas !

Un puriste dira que ce résultat photo n’est pas d’une rareté exceptionnelle, il est pourtant à mes yeux un grand grand souvenir.

Sur le coup je ne m’attarde pas, ayant hâte de voir le résultat sur mon PC.
Je fonce vers mon scooter garé à plusieurs centaines de mètres et, au bruit de mes grosses bottes, je provoque une envolée de perdrix rouges et celle d’un œdicnème criard.
La chasse animalière c’est pas mon truc, je suis vraiment un lourdaud.

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N’ayant pas su reconnaître avec certitude mes modèles du drame, je me dirige le soir même vers un forum de reptiles qui identifie en quelques  secondes une couleuvre de Montpellier et un lézard ocellé.

Pour parler technique photo

Nikon D500 et Tamron 150-600mm G2
J’ai réglé mes paramètres en mode Manuel, avec une vitesse de 1/1500e de seconde et l’ouverture minimale du Tamron.
J’ai opté pour des ISO automatiques.

Recherchant initialement des oiseaux, l’AF (l’autofocus) de mon objectif est réglé sur : 10 mètres / ∞
Quand survient l’attaque du serpent, je le passe immédiatement en : 2.2 mètres / 10 mètres.
Je me recule pour être à distance minimale de l’AF de mon objectif (2 mètres 20) et fais une rafale de 10 i/s sur 7 secondes (exactement 68 photos).

Dans cette série beaucoup de photos se ressemblent. La couleuvre est tellement énergique pour maîtriser le lézard qu’elle sort parfois du cadre.
J’ai retenu ces trois visuels qui offrent une idée de l’attaque, pas vraiment recadrés parce que j’étais au cœur de l’action.

Pour conclure je suis surpris par la rapidité de l’autofocus du Nikon D500 et à 10000 iso (!) il offre des images de qualité vraiment acceptable.

Philippe Latrubesse 2022